Le barrage de Malpasset à Fréjus est un barrage voûte, aujourd'hui en ruine, construit sur le Reyran, dernier affluent rive gauche de l'Argens.
Sa retenue devait assurer l'alimentation en eau de l'agglomération de Fréjus–Saint-Raphaël (Var), des communes environnantes et de leur plaine agricole. Le 2 décembre 1959, cinq ans après la fin de sa construction, des précipitations intenses provoquent une crue. Le niveau du lac monte rapidement puis le barrage rompt. Le déferlement en aval d'une cinquantaine de millions de mètres cubes d'eau entraîne 423 morts (nombre officiel) dont beaucoup sont des enfants surpris dans leur sommeil, environ 7 000 sinistrés et des dégâts matériels considérables, constructions et infrastructures sont détruites. C'est une des plus grandes catastrophes civiles françaises du XXe siècle.
Je vous invite à cliquer sur le lien ci-dessous pour découvrir davantage d’informations sur l’histoire du barrage:
https://www.irma-grenoble.com/01actualite/01articles_afficher.php?id_actualite=713
Mes photos:
Ma randonnée en chiffres:
Date: 13 décembre 2025
Commune: Les Esterets du lac (83)
Parcours: 14,470 km
Durée de déplacement: 3 h 45
Durée totale: 4 h 20
Dénivelé positif: 298 m
Point haut: 150 m
Point bas: 30 m
Retour au point de départ: Oui
Niveau de difficulté: Moyen
Informations:
J'ai n'ai pas suivi tout le tracé de la rando, car il y avait une battue, donc j'ai préféré rester sur la piste afin d'être bien visible aux yeux des chasseurs.
Donc attention en période de chasse.
Prudence près du barrage, même si il est interdit de le franchir. Il est possible de le contourner par un chemin que j'ai pris.
Voici le lien AllTrails de la randonnée:
https://www.alltrails.com/fr/randonnee/france/var/circuit-du-barrage-de-malpasset
Découvrez le récit captivant de ma randonnée :
Enfin, la récolte des olives est terminée. Le temps est venu pour moi de chausser à nouveau les chaussures de randonnée. En ce 13 décembre 2025, je suis reparti sur les sentiers, là où s’est déroulée la tragédie du barrage le 2 décembre 1959. Je sais que je pars pour cette randonnée avant tout pour son poids historique, et non pour la beauté du paysage. Marcher ici, c’est se souvenir, comprendre, et respecter ce lieu marqué par l’histoire. Je suis heureux de pouvoir reprendre les randonnées, avec ce pas un peu plus conscient et ce plaisir intact d’être à nouveau en chemin.
9h27:
Arrivée au parking de la commune des Esterets du Lac. Le thermomètre affiche fièrement 1°C, histoire de me rappeler que ce n’est pas une balade plage. L’air est vif, les doigts hésitent à sortir des poches, et chaque geste demande un petit courage supplémentaire. Je m’équipe donc sérieusement, façon oignon bien protégé. Une fois harnaché et réchauffé, c’est parti. Direction les sentiers pour une nouvelle aventure, chargée d’histoire… et nettement moins de chaleur.
9h28:
Pour continuer, je dois emprunter ce passage et monter ces quelques marches pour rejoindre la route du dessus. Une montée très courte, presque symbolique, juste le temps de prévenir les mollets qu’ils sont bien de la partie. Et aussitôt l’effort terminé, place à la longue descente qui arrive, bien plus sérieuse celle-là.
9h30:
Juste après, j’arrive à une intersection. C’est ici, et maintenant, que je quitte le bitume. Fini la route bien sage, place à une belle piste qui invite clairement à l’aventure. Le genre de moment où l’on sent que la randonnée commence vraiment.
9h45:
Guère plus bas, j’aperçois enfin le panneau « Malpasset ». Le nom résonne aussitôt, rappelant que c’est ici que tout s’est tragiquement mal passé le 2 décembre 1959. De mon côté, j’espère simplement que les choses se passeront un peu mieux pour moi aujourd’hui, avec seulement des souvenirs, de bonnes chaussures… et aucune catastrophe au programme.
9h46:
Sur la photo, on voit bien le Reyran, ce petit cours d’eau si particulier qui traverse la vallée. Le Reyran est un torrent du département du Var, long d’environ 26 km, qui prend sa source près de Bagnols‑en‑Forêt et se jette dans l’Argens à Fréjus. Sa particularité, c’est son débit très irrégulier : il coule seulement quelques mois dans l’année et peut être presque à sec en été, parfois réduit à de petites mares, avant de redevenir vif en hiver ou au printemps lors des pluies ; c’est pour ça qu’on l’appelle aussi un torrent plutôt qu’une grande rivière.
C’est sur ce même Reyran que, en 1959, le barrage de Malpasset fut construit pour retenir l’eau… avant de se rompre tragiquement le 2 décembre, libérant une immense vague d’eau qui dévasta la vallée et la ville de Fréjus.
9h49:
Ce passage… un vrai sketch pour moi ! Je me suis arrêté, j’ai longuement réfléchi, pesé le pour et le contre, imaginé des scénarios dignes d’un film catastrophe et même consulté mentalement tous mes ancêtres randonneurs pour savoir comment ils auraient fait. Après un suspense insoutenable… j’ai enfin décidé de traverser.
Résultat ? Rien de dramatique, mais assez de sensations pour alimenter mes récits de rando pendant des semaines.
Lors de ma rando, comment ai-je réussi à franchir le redoutable (et parfois sournois) Reyran ?
9h52:
Juste après, je poursuis ma balade sur cette magnifique piste, seul au monde… enfin, pour l’instant. Le silence, la lumière, et la piste qui s’étire devant moi donnent l’impression que cette aventure m’appartient entièrement… du moins jusqu’à ce que des chasseurs viennent troubler ma tranquillité royale.
10h03:
J’arrive à un croisement, et là… des coups de feu retentissent ! Par mesure de sécurité, je décide de rester bien visible sur la piste principale. J’aurais dû tourner à gauche, mais après avoir analysé les deux sentiers sur la carte, le plus sûr reste de ne pas jouer au funambule. Mieux vaut éviter de devenir, ne serait-ce qu’un instant, le gibier de la journée. La prudence a du charme, surtout quand on tient à ses mollets et à sa peau intacte.
10h20:
Ce panneau me confirme bien qu’une battue est en cours. Quelques instants plus tard, un chasseur se trouve à deux pas de moi et donne un coup de fusil. Pas le temps de traîner, encore moins de regarder le paysage. Je me suis élancé comme un guépard sous caféine, filant sur la piste avec toute la grâce d’un randonneur qui tient à sa peau.
10h36:
À part les chasseurs et un cycliste, il n’y avait pas un chat à l’horizon. Je m’attendais à voir plus de monde au barrage, mais pour l’instant, le silence et la tranquillité m’accompagnaient… ce qui n’était pas pour me déplaire, même si un peu de compagnie humaine aurait été rassurante après les coups de fusil.
10h38:
Nouveau panneau de chasse en vue. Plus tard, j’apprendrai qu’en haut de ce chemin, un chasseur passera de longues minutes à gueuler comme un possédé, mais à ce moment-là, j’ignore totalement pourquoi. Pour l’instant, je me contente de lever un sourcil interrogateur et de continuer ma route, me disant que certains mystères de la forêt resteront sans réponse.
10h39:
À cet endroit, j’aurais bien pris quelques minutes pour me poser, respirer et profiter du paysage. Mais ce n’est pas évident quand des chasseurs rodent à proximité… Disons que la contemplation se transforme vite en exercice de vigilance.
10h43:
Attention, œil de lynx requis !
Entre les branches se cache un morceau du barrage… le voyez-vous ?
10h43:
Enfin, j’arrive au barrage de Malpasset, l’objectif de ma journée. Ici, chaque pierre, chaque vestige semble porter le poids de la tragédie qui a frappé la vallée en décembre 1959. En ce lieu, on ressent une énergie particulière, un sentiment de tristesse profond, comme si les âmes des 423 personnes décédées venaient nous rappeler l’horreur qu’elles ont vécue. Si vous êtes sensible aux énergies, préparez-vous : cet endroit ne laisse personne indifférent.
J’ai capturé des images de synthèse issues du reportage vidéo que vous pouvez découvrir en bas de page. Sur ces images, on peut voir la reproduction de la rupture du barrage. Imaginez seulement la puissance de l’eau, déchaînée, emportant tout sur son passage… un moment terrible, recréé avec un réalisme saisissant.
11h06:
Quelques mètres plus loin, on aperçoit un bloc imposant, qui doit être celui de la surverse, tout en haut du barrage. À ses côtés, des ferrailles d’une taille incroyable semblent témoigner de la violence de l’eau et de la force des matériaux qui ont été emportés ou projetés lors de la catastrophe. Un spectacle à la fois fascinant et poignant.
11h20:
Encore un peu plus loin, on découvre d’autres blocs qui ont été emportés par l’eau, certains pesant plusieurs centaines de tonnes. La force de la catastrophe se lit dans chacun de ces vestiges. Pour mieux les observer, cliquez sur toutes les photos de mon blog : elles s’agrandissent pour vous permettre de voir chaque détail de ces témoins silencieux de l’histoire.
11h28:
J’arrive à un nouveau croisement et j’en profite pour lire les panneaux d’information et remettre mon téléphone en charge. Une pause bien méritée avant de repartir. Ensuite, je prends la direction du belvédère du barrage… et oui, il est grand temps d’entamer une nouvelle montée, histoire de réveiller les mollets et de prouver qu’ils sont encore là !
11h47:
Au milieu de la photo, on distingue l’aire d’autoroute du Reyran, dont j’avais participé à l’inauguration en 2017, si ma mémoire est bonne. L’autoroute passe donc juste là, et il y a fort à parier que j’y repasserai le week-end prochain. Un petit clin d’œil entre souvenirs et projets à venir.
11h51:
Me voilà maintenant au belvédère, surplombant le barrage. Depuis cet endroit, on peut enfin se rendre compte de l’ampleur de la surface que faisait autrefois le lac, jadis tranquille. Une pensée me traverse : toute cette eau, massive et impétueuse, a pris la direction de Fréjus, emportant sur son passage tout ce qui se trouvait là. Imaginer les dégâts, inimaginables à l’époque, donne un frisson et un profond respect pour la force de la nature et la tragédie vécue.
12h12:
Après avoir quitté le belvédère, j’ai préféré dévier du tracé prévu sur AllTrails et emprunter une autre piste, histoire d’éviter de revenir sur mes pas. Sur la photo, on peut imaginer que ce vaste espace était autrefois occupé par le lac, aujourd’hui disparu mais dont la mémoire semble encore flotter dans la vallée.
12h38:
Après une bonne petite descente et être passé à proximité des chasseurs, je retrouve à nouveau la piste principale. Au-dessus de moi, un chasseur gueule depuis plusieurs minutes. Mais pourquoi ? Mystère… Suspense garanti sur cette portion de la rando.
12h56:
Le pont de Jaumin
À quelques pas des vestiges du barrage de Malpasset, le pont de Jaumin se fait discret. Ce n’est pas un pont au sens classique du terme, mais un ancien ouvrage lié à l’aqueduc romain de Fréjus. Il permettait autrefois à l’eau de franchir le cours du Reyran, bien avant que l’homme n’imagine béton et barrages.
Aujourd’hui, il n’en reste que des fragments de pierre, posés là comme une mémoire à ciel ouvert. La végétation tente de les avaler, le Reyran coule tranquillement en contrebas, et le temps fait son travail sans se presser. Rien de spectaculaire au premier regard, mais beaucoup de silence et d’histoire.
Passer ici, ce n’est pas chercher un panorama, c’est marcher sur des traces anciennes, sentir le poids des siècles et comprendre que ce vallon a toujours été traversé, utilisé, parfois malmené. Le pont de Jaumin rappelle que ce lieu était vivant bien avant la tragédie de 1959, et qu’il continue de l’être, à sa manière, sous les pas des randonneurs d’aujourd’hui.
13h07:
Bien plus haut, je retombe sur le croisement que j’étais censé prendre à l’aller. Pour l’instant, aucun regret : la balade continue et chaque détour apporte son lot de découvertes.
13h23:
Vous vous souvenez de ce passage au début de la rando ?
À l’aller, j’avais pris à gauche pour traverser le Reyran (Réponse 3 au sondage).
Cette fois, c’est à droite que je dois passer… en espérant ne pas finir les pieds trempés !
13h50:
Sur la photo, on peut observer un arbousier. Cet arbuste méditerranéen, également appelé arbre aux fraises, peut atteindre 5 à 10 mètres de hauteur. Il est reconnaissable à son feuillage persistant, brillant, et à ses petites baies rouges comestibles appelées arbouses, qui mûrissent à l’automne. L’arbousier est très résistant à la sécheresse et aux sols pauvres, ce qui en fait un habitant typique des collines et garrigues du sud de la France.
Plus d'informations en cliquant sur l'une des photos.
13h53:
Après quelques heures de marche, me revoilà au cœur du village. C’est maintenant que je prends le temps de prêter attention à ce panneau, qui donne non seulement de superbes informations sur la rando, mais aussi quelques détails inattendus. Après ça, je retrouve rapidement ma voiture, avec quelques degrés de plus que ce matin, et je sens mes pieds apprécier le changement de chaussures. Il est grand temps de poser mes affaires, souffler un peu… et reprendre la route, l’esprit encore rempli de cette belle aventure.
Même si cette rando n’avait rien d’extraordinaire, à part voir le barrage complètement explosé, j’ai pris un réel plaisir à être au cœur de la nature et à découvrir un nouvel endroit.
Un grand merci à chaque lecteur qui a pris le temps de lire cet article ! Un petit commentaire en bas de page me fait toujours très plaisir à lire et à découvrir vos impressions.
N’hésitez pas à regarder la vidéo ci-dessous pour en savoir plus sur l’histoire du barrage et revivre, en images, la tragédie de Malpasset.
A bientôt pour une nouvelle aventure !
FIN
Le reportage 100% Docs que je vous invite à regarder:
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Commentaires
Bonjour David,
Tes lieux de Randos et tes reportages sont toujours trés intéressants et laissent un sentiment de frustration de ne pas avoir été présent ! Bonne continuation.
Il est regrettable de devoir renoncer à une rando (même en partie) car des chasseurs se sont accaparé le site. La chasse devrait être interdite le we à minima.
Sinon je n'ai pas participé au vote car tu dis que tu as opté pour la réponse 3 et je n'en crois pas un mot. Tel que je te connais, je suis sûr que tu as plongé tête la première dans la flaque et tu as traversé à la nage...