La Grotte Sainte Madeleine et le Col St Pilon à la Sainte Baume (17 Septembre 2022)

Publié le 17 septembre 2022 à 21:45

Le sanctuaire de la Sainte-Baume, également connu sous le nom de grotte de Sainte-Marie-Madeleine, est un sanctuaire érigé autour de la grotte éponyme du massif de la Sainte-Baume, commune de Plan-d'Aups-Sainte-Baume, dans le Var, grotte qui aurait servi d'ermitage à sainte Marie-Madeleine après qu'elle eut évangélisé la Provence.

Dès le Ve siècle la grotte est transformée en sanctuaire chrétien et des moines s'installent à proximité pour accueillir les pèlerins, la grotte étant transformée en lieu de culte. Le sanctuaire se développe au cours des siècles, surtout à partir du XIIIe siècle, sous l'impulsion des comtes de Provence, et avec l'installation des dominicains. Haut lieu de la chrétienté occidentale, la grotte reçoit la visite de nombreux papes et rois.

Le sanctuaire et ses bâtiments sont pillée lors des guerres de Religion, et totalement détruits lors de la Révolution française, le sanctuaire est progressivement reconstruit au XIXe siècle, particulièrement sous l'impulsion du père Henri Lacordaire qui restaure le couvent dominicain et installe une nouvelle hostellerie en plaine pour permettre l'accueil des pèlerins. Jusque là concentré autour de la grotte, le sanctuaire s’étend, à partir du milieu du XIXe siècle sur une large superficie du fait de la construction de cette hostellerie en plaine.

Au cours du XXe siècle les aménagements du sanctuaire se poursuivent. En 1913, la chapelle des Parisiens et trois oratoires (qui ont survécu aux destructions) sont classés aux Monuments Historiques. Au XXIe siècle les chapelles et oratoires font l'objet de nouvelles restaurations.

Depuis les années 2000, huit frères dominicains sont installés à demeure dans le sanctuaire pour assurer l'accueil des visiteurs à l'hostellerie, et l'animation spirituelle des lieux de culte. Aujourd'hui, le sanctuaire est un important site touristique et économique du département avec l'accueil de 500 000 pèlerins et visiteurs par an.

 

Histoire:

 

Antiquité chrétienne

Selon la tradition, sainte Marie-Madeleine serait arrivée à la Sainte-Baume en 47 et y serait restée 30 ans avant d'aller mourir dans la vallée, près de saint Maximin, un ermite venu comme elle de Terre Sainte, et qui donnera son nom à la ville. Toujours selon la tradition, lorsqu'elle vivait dans la grotte, Marie-Madelaine, était portée par des anges, sept fois par jour, jusqu'au sommet des falaises pour y prier. C'est en ce lieu qu'a été construite la chapelle du Saint-Pilon.

 

Fondation du sanctuaire

Vers 415, saint Jean Cassien, fonde un premier couvent à Marseille : l'abbaye Saint-Victor. Le moine installe ensuite un prieuré dans cette grotte et y vient lui-même régulièrement.

Les moines de l'abbaye de Saint-Victor continuent de desservir la grotte jusqu'au XIe siècle, accueillant les pèlerins qui viennent prier dans la grotte. La grotte de Sainte-Marie-Madeleine devient un lieu de pèlerinage chrétien réputé. En 816, le pape Étienne IV, puis, en 878, le pape Jean VIII s'y rendent.

 

En 1070, un monastère de moines bénédictins est fondé à l'entrée de la grotte pour y accueillir les pèlerins qui s'y rendent de plus en plus nombreux, et y assurer les offices. Le pèlerinage se développe, et attire des personnes notables comme Saint Louis, roi de France, (le 22 juillet 1254, à son retour de croisade) qui vient en pèlerinage dans ce sanctuaire, ou un gentilhomme italien, venu en 1117 spécialement pour demander à la Sainte sa propre guérison. « Miraculeusement guéri », le pèlerin finance la construction d'une chartreuse et y entre lui-même comme moine. En 1248, le franciscain Salimbene de Adam vient lui aussi en pèlerinage, et laisse un récit écrit de son passage.

Développement et âge d'or du sanctuaire

En 1279, Charles II d'Anjou, fait réaliser des fouilles dans l'église de Saint-Maximin et retrouve les reliques de Marie-Madeleine. Le 21 juin 1295, il obtient du pape Boniface VIII une bulle pontificale, qui confie au jeune ordre des dominicains la charge des lieux saints : la basilique de Saint-Maximin (qu'il fait construire) et le sanctuaire construit autour de la grotte de la Sainte-Baume. Les bénédictins de se retirent de la grotte et cèdent la place aux dominicains.

Tout au long des XIVe et XVe siècles, papes, rois et princes vont se rendre en pèlerinage dans la grotte, l'une des plus célèbres de la chrétienté. Ainsi en 1332, vont se retrouver le même jour, dans ce sanctuaire, Philippe VI de Valois, roi de France, Alphonse IV d’Aragon, Hugues de Chypre, et Jean de Luxembourg, roi de Bohème pour se recueillir dans la grotte.

En 1337, Humbert II de Viennois accompagné de Pétrarque se rendent en pèlerinage à la Sainte-Baume. L'auteur rédige plusieurs écrits sur la sainte.

 

En 1440, un incendie touche la grotte et détruit des bâtiments adjacents (monastère et hostellerie). En 1456 Louis XI, roi de France dote richement la grotte et dessine le plan de la coupole qu’il offre pour l’autel. Et, le 21 janvier 1516, François Ier accompagné par sa mère Louise de Savoie et son épouse Claude de France vient rendre grâce à son retour de Marignan. Il accorde des fonds pour la restauration de la grotte, fait édifier le « portail François-Ier », et construit trois chambres royales à la grotte. En 1516, Jean Ferrier, archevêque d’Arles fait ériger sept oratoires sur le chemin des Rois.

En 1533, François Ier revient à l’occasion du mariage de son deuxième fils, Henri d’Orléans, avec Catherine de Médicis à Marseille. Elle reviendra le 25 octobre 1564 avec Charles IX roi de France (14 ans), son frère le futur Henri III de France, et Henri de Navarre (11 ans, futur roi Henri IV).

Charles IX s’y rend lors de son tour de France royal en 1564 afin de satisfaire les catholiques. Mais lors des guerres de Religion, en 1586 et 1592, on déplore des pillages de la grotte. À la suite du premier pillage, un pont-levis avait été érigé pour protéger la grotte. Cet ouvrage défensif n'empêchera pas un second pillage en 1592.

Esprit Blanc fait construire en 1630 la chapelle dite « des Parisiens » (ou « des morts ») à proximité de la grotte. En 1649, Mgr de Marinis offre la statue de la Sainte Vierge, œuvre du sculpteur génois Orsolino.

Le 5 février 1660, Louis XIV, accompagné de sa mère Anne d’Autriche et de Mazarin, se rendent au sanctuaire. Il sera le dernier roi de France à se rendre sur ce lieu de pèlerinage.

 

Révolution, destructions et reconstruction

 

La Révolution française et l'Empire vont entrainer une destruction du site. En 1789 l’Assemblée Nationale ordonne la liquidation des maisons religieuses : la grotte est complètement pillée, les statues des rois décapitées. En 1791, le marquis d’Albertas rachète les biens des dominicains qui avaient été vendus comme biens nationaux. Mais, en 1793, l’intérieur de la grotte et la grande hôtellerie attenante sont détruits. De plus, pour écraser le mouvement contre-révolutionnaire du midi, Barras et Fréron décident de la destruction totale de la Sainte-Baume : elle n’est plus « qu’un tas de ruine ». La grotte est débaptisée pour porter le nom de « Thermopyles ». Mais Lucien Bonaparte, mari de Christine Boyer, fille de l’aubergiste de Saint-Maximin, sauve la basilique et la forêt de la Sainte-Baume des révolutionnaires. En 1814, le maréchal Brune détruit la grotte et ce qui venait d’y être reconstruit.

Ce n'est qu'en 1822, que Chevalier, préfet du Var, restaure le culte catholique. En 1824, une communauté de trappistes s’établit sur le plateau, en face de l’actuelle hôtellerie puis laisse la place en 1833 à des capucins qui ne restent que deux ans.

En 1848, le père Henri-Dominique Lacordaire, célèbre prédicateur et restaurateur de l’ordre dominicain en France (en 1840), se rend à la grotte et décide sa restauration. En 1859 il rachète le couvent de Saint-Maximin pour y réinstaller les frères prêcheurs ; avec l’aide de « l'œuvre pour la restauration des lieux saints de Provence » qu'il a fondée, il réinstalle le 22 juillet, les frères dans la grotte ; il fait construire l’hôtellerie dans la plaine pour l'accueil des pèlerins.

 

Le 20 mai 1860, pour célébrer la translation des reliques de sainte Marie-Madelaine dans la basilique de Saint-Maximin (reliques installées dans un nouveau reliquaire), un grand pèlerinage est organisé dans le sanctuaire jusqu'à la grotte, en présence de plusieurs évêques et archevêques, d'une foule nombreuse venant de toute la France, et de journalistes envoyés de Paris pour couvrir l'événement.

En 1865, le frère dominicain Jean-Joseph Lataste fonde la congrégation des dominicaines de Béthanie qui accueille des femmes sorties de prison (Madeleines converties). Il érige une communauté près de l’église de Plan d’Aups en 1884. En 1886, un reliquaire (œuvre de l’orfèvre lyonnais Armand Caillat) est offert par Mgr Joseph de Terris (évêque de Fréjus-Toulon). Placé dans la grotte, il contient une partie de tibia et une mèche de cheveux de la sainte pénitente.

 

Période moderne

 

À la suite des lois de séparation des Églises et de l’État, la grotte devient propriété de la commune de Plan d’Aups en 1910. Parmi les pèlerins célèbres qui se rendent au sanctuaire au début du XXe siècle, se trouve Charles de Foucauld qui s'y rend à plusieurs reprises (1900, 1901 et 1913).

 

En 1913, les services des Monuments historiques font classer plusieurs constructions du sanctuaire comme la chapelle des Parisiens et les oratoires du chemin des rois. En 1914, avec les célébrations du centenaire de la réouverture du culte à la Sainte-Baume, le père Vayssière restaure les escaliers menant à la grotte (150 marches en mémoire des 150 Ave du Rosaire) et inaugure le calvaire. Puis en 1928, est inaugurée la maison de retraite Nazareth en face de l’hôtellerie (aujourd’hui occupée par l’écomusée). En 1932, Marthe Spitzer, juive convertie proche des Bénédictines de la rue Monsieur et de l'entourage de Jacques Maritain, réalise la Pietà qui est sur le parvis de la grotte (offerte par les fidèles de l'église de la Madeleine à Paris).

En 1941, le père dominicain Gabriel Piprot d'Alleaume, avec quelques sœurs dominicaines fondent une « école d’hôtellerie » dans les bâtiments de l'hostellerie. Les religieux vont durant toute la guerre accueillir, héberger et protéger des jeunes filles juives allemandes, des catholiques polonais et des résistants français, en utilisant leur école comme « couverture » face aux autorités d'occupation.

Au milieu du XXe siècle, le sanctuaire inspire les grands architectes : en 1948, l’architecte Le Corbusier projette la construction d’une basilique souterraine à la Sainte-Baume, mais le projet, qui subit une forte opposition locale, ne voit jamais le jour. En 1966, Oscar Niemeyer conçoit un projet de couvent moderne à côté de l’hôtellerie (en lieu et place de l’aile ouest du bâtiment). Ce projet ne verra pas le jour lui non plus. En 1970, Thomas Gleb conçoit et réalise la chapelle œcuménique Saint-Dominique, dans la structure de l’hôtellerie, à la demande du prieur Philippe Maillard.

Entre 1976 et 1981, le compagnon Pierre Petit (« Tourangeau, le disciple de la Lumière ») réalise les vitraux de la grotte.

En 1995 est célébré le septième centenaire de la fondation de la basilique de Saint-Maximin, de l'installation des frères dominicains à Saint-Maximin et sur le lieu de la grotte de la Sainte-Baume.

De 1997 à 2002, la grotte fait l'objet d'importants travaux et son accès est fermé au public. A l'occasion de sa réouverture, quatre frères dominicains viennent s'installer dans le couvent situé à l'entrée de la grotte pour assurer le culte et l'accueil du public. Lors de l'été 2008, le nombre des frères dominicains est porté à huit, et leur mission, en plus de l'accueil des pèlerins à la grotte, est étendue à la gestion de l'hôtellerie de la Sainte-Baume.

En 2009, la chapelle des Parisiens, très dégradée est entièrement restaurée avec l'aide de compagnons du Tour de France. En 2017, c'est le tour de la chapelle du Saint-Pilon d'être restaurée. En 2012, les compagnons tailleurs de pierre des Devoirs Unis érigent un obélisque en pierre gravée au départ du chemin du Canapé. En 2013 les Apprentis d'Auteuil recréent les socles des deux premiers oratoiresaujourd'hui disparus.

En juin 2020, le maire de la commune de Plan d'Aups prend un arrêté d'interdiction d’accès à la grotte pour cause de risque d'éboulement des falaises. Les travaux de purge et de consolidation débutés en février de l'année suivante ne permettront la réouverture de la grotte qu'en avril 2021.


Mes photos:

Caractéristique de ma randonnée:

Parcours: 6,240 km

Durée: 3 h 18' 18"

Dénivelé positif: 517 m

Dénivelé négatif: 519 m

Recommandations:

Une petite rando tranquille où l'on prends un peu d'air frais dans la grotte et en été.

Attention au vent au col de St Pilon.


Voici l'histoire de ma randonnée:

Pour ce week-end rando cool, j'ai ciblé la grotte Ste Marie-Madeleine et le col de St Pilon en compagnie de Laurine et de sa fille.

Nous partons du parking à côté de l'hostellerie où les marcheurs arrivent au dur et à mesure.

Nous voyons le col de St Pilon, la chapelle juste à droite et nous savons ce qu'il nous reste à faire alors pour cela, nous prenons ce sentier large afin de rentrer dans la forêt domaniale.


Avant de commencer la montée, une espèce de petit menhir égyptien ou de mémorial est juste là et ça attire la curiosité de tout le monde.


C'est l'heure d'attaquer la montée dans ce que j'ai toujours qualifié de forêt féerique, je m'y sens bien même s'il y a pas mal d'escaliers, les oiseaux chantent, c'est magique...


Des oratoires sont placés tout au long du sentier et en peu de temps, nous arrivons juste en dessous la grotte, mais pour y monter, il faudra encore monter quelques escaliers.


Une fois, là-haut, sur l'esplanade devant la grotte, un chant me vient jusqu'aux oreilles...

C'est la messe de 11 heures qui est en train de se dérouler dans la grotte alors qu'un silence de plomb règne tout autour de moi.

Nous prenons quelques photos avant de redescendre en direction du col de St Pilon.


À l'intersection, près d'un oratoire, nous prenons à droite pour aller au col et une petite chapelle est là. C'est la chapelle des Parisiens.


Après, je ne sais combien de marches, nous voilà enfin au col de St Pilon où un vent de fou souffle, nous cherchons donc rapidement un endroit pour manger à l'abri et ça sera côté Est du col, près d'une belle petite croix.

Nous profitons de la vue sur la Méditerrannée, la Ciotat et le circuit du Castellet.

La pause est terminée, nous retournons à la grotte afin de pouvoir rentrer dedans, car la messe est finie.


Nous prenons le temps de visiter cette grotte, des bougies scintillent de mille feux, des gouttes tombent par ci et par là dans de petites retenues d'eau et il fait un peu frais.


Quelques minutes plus tard, nous repartons et quelques pas plus tard, nous passons devant la fontaine de Nans, qui malgré la sécheresse, coule encore.


Le sentier descend encore jusqu'à ce que j'aperçoive un parking en bord de route. Nous regardons les panneaux d'informations puis on prend le sentier dans la forêt jusqu'à ce que nous voitures apparaissent.

FIN

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Commentaires

Michel cardelli
il y a 2 ans

Ça me rappelle la rando qu'on avait faite avec Viviane et Gaby, de bons souvenirs.
PS : dans les caractéristiques de ta randonnée,il y a 2fois dénivelé positif.